BBoyer
Née en 1948, la peinture a traversé mes parcours depuis toujours, à coté ou enchevêtrée à mes autres activités d'architecte, puis d'urbaniste. J'ai suivi une formation initiale artistique - Peinture, (atelier du peintre Mac Avoy, Ateliers de la ville de Paris - Jean Rougé, Antoni Ros Blasco), sculpture ( ENSBA Calka, Etienne Martin), avec une phase enseignant Arts Plastiques au Collège, puis complétée par une formation d'architecte (1980 Diplômée DESA) . Par la suite, les nécessités, les hasards ou plutôt mes inclinations m'ont introduite successivement "par la couleur" dans des projets de reconditionnements visuels de sites industriels, "par la lumière" dans des projets de conception architecturale enfin par "les dimensions spatiale et sociétale" dans des enjeux terroitoriaux de reconstruction urbaine. Parcours atypique, je l'avoue, pour me revendiquer artiste peintre. Cependant, le dessin, la peinture ont toujours accompagné ces démarches avec par périodes intenses la participation à des expositions collectives ou individuelles groupées dans des cadres collectifs.
Que dire de ma peinture ? Toujours difficile.
Un temps je m'appuyais sur le poète Antonin Artaud qui écrit dans son manifeste " Ce qui est du domaine de l'image est irréductible à la raison et doit demeurer dans l'image sous peine de l'annihiler", ou sur le peintre Bram Van Velde , plus radical qui assène : " Il n'y a rien à voir, il n'y a qu'à voir" .
Cependant pour parler de ma peinture : Je peux dire - que je peins dans le silence - que les sujets, les corps, les objets ont traversé l'espace de mes toiles en laissant des traces, des signes, une écriture, une tension - que j'ai eu tendance à agrandir mon espace de peinture pour y penétrer plutôt que de penser à donner à en voir une image - que le risque d'effacement du sujet en est devenu un risque mais un enjeu pictural - enfin que très souvent la nécessité d'un arrêt critique a entraîné un arrêt sur image par l'exécution de très petits formats qui demandent le temps infini de la question.
Mes recherches jouent d'éléments contradictoires qui agitent ou apaisent la surface peinte tout en s'excluant ou se superposant. Cohabitent ou alternent ainsi - un foisonnement émotionnel et un minimalisme mental - un éclatement gestuel et un recentrage austère - un jeu de complicité avec les bords du châssis et une attaque brutale de ces limites - enfin une recherche d'équilibre toujours précaire mais avec un calme apaisant. Toutes ces dynamiques ont constitué mon obsession picturale où je tente d'apprivoiser une lumière qui tantôt se défile, tantôt envahit tout.
L'enjeu toile après toile, m'a toujours semblé en suspens ...
L'actualité de cette peinture : Reprise progressive par de petits formats, sur le motif pour m'accrocher à la lumière et lutter avec le piège du réalisme.